Désirs.

Maintenant il va falloir dormir. Saturation. Les pieds, c'est bizarre. Mon grand jeu, détailler, tripoter, tirer sur la peau et les cheveux, observer jusqu'à ne plus me reconnaitre. Je ne prends plus des dizaines de photos de ce corps comme j'ai pu le faire il y a quelques années, pour me rassurer. Telle Narcisse au bord de l'eau. Je ne me masturbe plus. Pourtant addict à l'orgasme, aujourd'hui le désir est parti et ce n'est pas mon corps. Tant d'extrêmes. Aller au bout des choses, ça je sais faire. Et puis je dépasse la limite jusqu'au moment où je m'éclate sur le sol. Je me relève et recommence. Toujours plus loin. Au fil des années, la souffrance grandit, où peut-être est-ce moi qui la supporte moins. Je ne dis plus mon envie de mourir. Et pourtant. J'ai tellement échafaudé de scénarios qu'il suffirait d'une pulsion pour 'passer à l'acte', comme on dit. Douze ans que j'ai voulu tuer ce corps. Et tout ce qui a suivi. Pas de ratés. Que des tests. Et puis, l'idée d'une mort lente et douloureuse me plait bien. Alors je finis par maîtriser mes pulsions pour profiter de toute cette souffrance de merde. Demain, je peux mourir, si je veux.